- coq-à-l'âne
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• 1536; coq-à-l'asne 1370; de coq et âne♦ Passage sans transition et sans motif d'un sujet à un autre. Faire un coq-à-l'âne (cf. Sauter, passer du coq à l'âne).coq-à-l'ânen. m. inv. Passage sans transition ni motif d'un sujet à un autre dans une conversation, un discours. Faire des coq-à-l'âne.⇒COQ-À-L'ÂNE, subst. masc. inv.Loc. fig. Sauter du coq à l'âne. Tenir des propos sans suite, comme si ayant commencé à parler d'un coq, on passait sans transition à la description d'un âne :• 1. Le coq-à-l'âne ne se compose pas d'une sottise isolée, comme le quolibet, comme le calembourg, mais d'une série de sottises rassemblées sans liaison : il est à ces traits d'esprit ce que la phrase est au mot. On disait originairement sauter du coq à l'âne, par allusion à certain avocat qui, ayant à parler d'un coq et d'un âne, parlait de l'âne à propos du coq, et du coq à propos de l'âne; ...JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 5, 1814, p. 233.— HIST. LITTÉR. Épître satirique et burlesque, dont l'invention est attribuée à Marot et qui consiste dans une suite de propos volontairement incohérents et de fantaisie déréglée. Marot a fait des satyres en forme, sous le titre de « coq-à-l'asne » (SAINTE-BEUVE, Tabl. poésie fr., 1828, p. 28).— P. ext., mod. et fam. Suite de propos décousus, sans lien logique, souvent prononcés pour provoquer, par un effet de style, l'amusement ou la surprise de l'interlocuteur :• 2. Il [Christophe] s'amusait de tout ce qu'il disait et de tout ce qu'on disait; bégayant, bredouillant, ânonnant, ricanant, pondant des coq-à-l'âne, il n'était pas capable de suivre un raisonnement, ni de savoir au juste ce qu'il pensait lui-même; ...R. ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, p. 419.— P. anal. Raisonnement, prise de position, entreprise, idéologie renfermant une contradiction, constituant un non-sens. M. de Feuerstein (...) s'acharnait à des rapprochements saugrenus, bâtissait des théories sur des truismes ou des coq-à-l'âne (ARNOUX, Chiffre, 1926, p. 71).Prononc. et Orth. :[
]. Inv. ds Ac. 1694-1932 ainsi que ds le reste des dict. gén. LITTRÉ souligne que, pour les besoins de la rime, certains poètes (comme Regnard) ont écrit coq-à-l'ânes. Étymol. et Hist. Ca 1370 saillir du coq a l'asne (J. LEFEBVRE, Respit de la mort, éd. G. Hasenohr-Esnos, 3724); XVe s. sauter du coq à l'asne (Livre des Proverbes, éd. Le Roux de Lincy, p. 173); 1531 epistre du Coq en l'Asne (MAROT, [1er coq-à-l'âne], éd. C. A. Mayer; Œuvres Satiriques, p. 110); 1536 subst. masc. désignant ce genre d'épître (MAROT, [3e coq-à-l'âne], ibid., p. 134). Composé de coq et de âne. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 102. — MAYER (C. A.). Coq-à-l'âne. Fr. St. 1962, t. 16, pp. 1-13. — QUEM. Fichier.
coq-à-l'âne [kɔkalɑn] n. m. invar.ÉTYM. 1536; coq-à-l'asne, v. 1370; de 1. coq, et âne.❖1 Passage sans transition et sans motif d'un sujet à un autre. || Faire un coq-à-l'âne. — Plur. || Des coq-à-l'âne.0 Ce jour-là le gouvernement saura parler haut et clair ou il laisserait tomber en quenouille ce qui est sa prérogative essentielle. Les coq-à-l'âne ne suffiront plus.Proust, le Côté de Guermantes, t. I, Folio, p. 294.2 Littér. Épître satirique, burlesque et volontairement incohérente. || Marot a composé des coq-à-l'âne.
Encyclopédie Universelle. 2012.